La presse en parle
Poupée de cire, Poupée de son… – Lexnews
santiagozuluaga La presse en parle nymphes
Ce premier petit ouvrage signé Jean-Roche Siebauer se veut avant tout rêverie, rêverie où se glissent les mystères et les charmes des songes, troubles et frémissements transmis ; rêves diurnes, songes éveillés ou plus sûrement encore fantasia écrite que l’auteur laisse simplement s’envoler… On y rencontre ainsi Diane et le cerf, Alice et son auteur, bien sûr, et Lolita, « Lolita, elle, c’est démone, succube à la moue molle », mais également la poupée du peintre Kokoschka … Le décor est planté, le titre l’annonçait : Nymphes, sirènes, poupées, anges et autres larves. Il aime les papillons, J-R Siebauer, et plus encore les chrysalides et les métamorphoses ; et pour ce cabinet de curiosités bien à lui, singulier, y laisse filtrer un certain éclairage ou une étrange brume où s’entrelacent rêves et réalités, petites filles et fées, émerveillements troublés et merveilleux tremblés. Il songe aux nymphes comme aux œuvres perdues qui ont pour lui « la beauté des impossibles ; ce sont des ondes, comme la libération d’un gong bien après qu’il s’est tu ». Plus proche de Gradiva que de Zoé – même si on y croise Barbie, cette anti Lolita – adoptant, une écriture déliée, non réfléchie au sens littéral de non-prudence, aux accents parfois malicieux et aux sonorités poétiques, l’auteur s’avance presque en somnambule sur son fil. Se croisent aussi page après page, Ulysse et Actéon, des poètes, quelques dandys, des entomologistes, mathématiciens, médecins ou illustres et curieuses personnalités, mais aussi Mélusine, ses sœurs et autres cousines, des Naïades et Néréides proches des fontaines et sources lascives… Images, jeux de miroirs et illusions se succèdent, s’enchainent, parfois s’effacent ou reviennent. Une succession de décors flottants, de kaléidoscopes aux étranges perceptions hypnotiques donnés par une écriture rêvante où s’entremêlent littérature, mythologie et légendes. Un livre assurément pour lecteurs sans soucis. « On ne se méfiera jamais assez, de ces rives vagues, de ces rires cristallins comme l’onde, de ces histoires d’eau, de ce chaos. Là est la vase où pourrissent, dans cet entre-deux mi- terre mi- eau, glauques et flous, des cerfs morts, des ophélies pâmées, des narcisses fanés. Non loin passe une barque que guide un austère professeur ; là se dévêt une déesse, çà et là volettent des demoiselles, des papillons. Ce sont les bords d’une rivière, et c’est à l’écart de la ville, hors les murs… » A moins que la Nymphe Syrinx une fois encore ne s’enfuie…nous laissant entendre que l’écho d’un fluet roseau…
L.B.K.
Jean-Roch SIEBAUER : « Nymphes, sirènes, poupées, anges et autres larves. », Paris, Ed. La Bibliothèque, Coll. Les Billets de La Bibliothèque, 2013, 89 p.
Jean-Roch et les nymphes
santiagozuluaga La presse en parle nymphes
Par Le Préfet maritime le lundi 3 juin 2013
Aux origines, on trouve la zoé, forme native et frustre, et à l’autre bout de la chaîne la Lolita. Entre les deux, il y a tout un monde de Nymphes, sirènes, poupées, anges & autres larves, sans compter les lapins, les chats au sourire indélébile et toute une bande de savants, artistes, philosophes et autres penseurs dont l’activité consista à se pencher méticuleusement sur le cas des petites filles troublantes, des créatures féériques et des concrétions mythologiques.
Jean-Roch Siebauer, libraire marseillais à l’enseigne du Lièvre de mars (c’est dire s’il maîtrise son Alice) a entrepris de créer un cabinet de curiosités où il a accumulé références bibliographiques et petits faits incertains relatives aux créatures charmantes de l’onde, de l’air et du boudoir. L’ensemble est fort riche, au point qu’il ne manque sans doute que la fiche qui pourrait être consacrée – si l’on était un plaisantin – au mouchoir brodé, ou, plus utilement, à la serviette-éponge… (la culotte blanche et socquettes n’étant pas ici négligées) tant la nymphe est aqueuse.
La palme, puisqu’il en faut une, chacun pourra la décerner, qui à la poupée de Max Ernest, qui au petit théâtre anatomique de Frederick Ruysch ou aux statues de cire de Fragonard frère, qui au regretté Traité des nymphes de Kallimakhos, l’auteur aux huit cents livres perdus, qui au polygraphe byzantin Michel Psellos qui plaçait dans son classement De Daemonibus l’Homme au même niveau (bas) ou presque que les nymphes, succubes, lamies et fées. Curieux, non ?
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L’éloge du royaume des fées
santiagozuluaga La presse en parle nymphes
Dans Les Billets de la Bibliothèque on compte déjà le Supplément inactuel au bréviaire capricieux de littérature contemporaine pour lecteurs déconcertés, désorientés, désemparés de François Kasbi. Auquel il faut ajouter, pour lecteurs amoureux d’érudition fantaisiste et d’une mécanique des mots parfaitement huilée, Nymphes, sirènes, poupées, anges et autres larves de Jean-Roch Siebauer dédié «à la femme de Nicolas Vassiliévitch Gogol et aux Vivan Girls». Dès sa préface écrite sous le signe du chaos, du cosmos et de l’ornementation, et les auspices du médecin et alchimiste suisse Paracelse, des Grecs et du jésuite portugais Antonio Vieira, l’auteur nous avertit : ceci est «un chaos d’objets, d’images, de textes, de mots – des fragments de lectures, de regards, de trucs et de machins». Un petitlivre comme un grand cabinet de curiosités littéraires. Où l’on s’embarque avec Alice pour une promenade à fleur d’eau ; où l’on assiste au désespoir de Kokoschka face à sa poupée de chiffon ni vivante ni morte ; où l’on croise «Ulysse, l’Odieux, lié au mât» puis, à quelques sauts de lignes, Mélusine, Actéon, une poignée de mathématiciens, d’obscurs entomologistes, d’illustres scientifiques et photographes, quelques libertins du XVIIe siècle, un céroplasticien florentin, un polygraphe byzantin du XIe… Belle assemblée qui pénètre l’antre des nymphes, chimérique et ô combien charnelle, peuplée de sirènes, de vierges, de poupées, de chrysalides, d’anges et de dragonnes, de démones et de chasseresses. Et autres créatures d’un monde flottant dans lequel on s’immerge avec délices.
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
www.journalzibeline.fr, actualités culturelles en région PACA, et au délà – Mai 2013